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17-03-2012

La théorie du cerveau triunique à l’heure actuelle


La théorie du cerveau triunique suppose que le cerveau actuel chez l’Homme est composé de trois parties indépendantes qui se superposent, et seraient apparues successivement au cours de l’évolution : un cerveau reptilien, puis un cerveau limbique et enfin un néo-cortex. Ce concept a été introduit par Paul Mac Lean en 1969.


Cette vision de l'organisation du cerveau est aujourd'hui controversée.

à Au niveau évolutif, il est simplifié et faux de dire que le cerveau reptilien est apparu en premier, puis ensuite le cerveau limbique, et enfin le néocortex. Les 3 parties sont apparues très précocement, on constate seulement des différences de développement dans les différentes lignées. Par exemple, les reptiles possèdent un cerveau reptilien, mais aussi un cerveau limbique et un néocortex.

à La totale indépendance des trois cerveaux est exagérée : les aires cérébrales sont en constante interaction. Par exemple, dans le cas de la peur, le message nerveux visuel passe des globes oculaires au cortex visuel primaire (situé dans le néocortex du côté dorsal) avant de rejoindre les régions thalamiques et parvenir aux amygdales (cerveau limbique), puis de transmettre les signaux au cerveau reptilien permettant les modifications corporelles.


Même si elle est très simplificatrice, la théorie du cerveau triunique reste donc un outil commode d’usage. On peut dire la même chose de la classification traditionnelle (commode mais fausse) par rapport à la classification phylogénétique (peu commode mais qui retrace la vérité historique des parentés entre les lignées).

Le cerveau reptilien (= tronc cérébral + cervelet)

Rôles : automatismes vitaux à réflexe de fuite, respiration, régulation de la fréquence cardiaque, instinct de conservation…

Il est la source des comportements primitifs qui répondent à des besoins fondamentaux. Il assure entre autre la sauvegarde de l'individu et de l'espèce. Ces comportements sont incapables d'adaptation et restent insensibles à l'expérience, car le cerveau primitif n'a accès qu'à une mémoire à court terme. Le cerveau reptilien agit toujours selon des schémas rigides et stéréotypés : une même stimulation produira toujours le même effet. Le conditionnement s’est opéré au cours de l’évolution sur un long laps de temps, et n’est pas modifiable à l’échelle de l’individu.



Le cerveau limbique

Rôles : centre primaire des émotions et de la mémoire. Il est composé de différentes parties.


Le thalamus : à l’interface des autres structures, c’est le centre de tri des informations.


L’hypothalamus : centre aux rôles variés, comme l’appétit, la régulation de la température corporelle, l’endormissement, le stress (présence de neurones à sérotonine).


L’hippocampe : il est impliqué dans la formation de la mémoire à long terme (communication avec le néo-cortex). De plus, il entretient des liens étroits avec l'amygdale, c’est pour cela qu’une situation ancienne associé à un événement traumatisant (mémoire issue de l’hippocampe) peut devenir une source d'anxiété (déclenchée par l’amygdale).


Les amygdales : centre de la peur, des états d’anxiété et de l’agressivité. Les anxiolytiques agissent sur les neurones des amygdales en renforçant l’action du GABA (neurotransmetteur freinant l’activité des neurones et donc l’activité des amygdales). Ex : les benzodiazépines (valium…).

Rem : dans le schéma classique, les 3 états graduels sont : la dépression – l’état normal – l’anxiété. Un excès d’anxiolytiques peut donc conduire à la dépression, alors qu’un excès d’antidépresseurs peut conduire à l’anxiété.


Le striatum : réflexes et mouvements inconscients, coordination des mouvements.


Les noyaux accumbens : centre du plaisir (neurotransmetteur = dopamine).


Les réactions primaires du système limbique sont imperméables à toute logique, qui elle, s’effectue dans le néocortex. La communication est quasiment unidirectionnelle du cerveau limbique vers le néo-cortex, ce qui explique les peurs incontrôlées. De là vient aussi l’idée (exagérée) d’indépendance entre les 3 cerveaux de la théorie du cerveau triunique.


Application à une stimulation sensorielle, comme la vue d'une forme étrange ou un son menaçant. Le message nerveux du stimulus passe nécessairement par le thalamus, comme tous les messages captés par les sens. Une partie du message reçu par le thalamus est transférée directement à l'amygdale, sans même passer par le néocortex. Cette route est très courte donc très rapide, ce qui explique le sursaut incontrôlé à la vue de l’objet menaçant. Comme cette route ne passe pas par le néocortex, elle ne permet qu'une discrimination grossière des objets menaçants.

Dans le même temps, le message est transmis au cortex sensoriel où il est évalué et acquiert une signification, mais comme la route est plus longue, l’information n’arrive que dans un deuxième temps. Dans le cas où le cortex nous annonce qu'il n'y a pas de quoi s'en faire, on en est quitte pour une bonne peur et c'est tout…


Le néo-cortex

Le néo-cortex est relativement peu développé chez certains reptiles, il l’est beaucoup plus chez les mammifères. Le néo-cortex présente une plasticité et une souplesse inconnue aux deux autres structures « archaïques ».

Le néo-cortex n'est pas une machine stéréotypée : lorsqu'il est stimulé, il peut ne pas répondre, ou encore répondre de manière imprévue, de façon originale et créative à un problème posé par l'environnement. Il peut répondre d'une manière différente de celle qu'avait entraîné une stimulation identique précédente.

En effet, l'accroissement des connexions neuronales du néo-cortex s'accompagne d'une augmentation des possibilités de réception des informations. Il a pris dans l'espèce humaine, un développement considérable dans les régions orbito-frontales qui permettent un moyen d'association des éléments mémorisés. De façon générale, on dit que le cortex préfrontal est le centre des facultés intellectuelles. L'homme peut recombiner ces éléments mémorisés d'une façon différente de celle par laquelle ils nous ont été imposés par le milieu ; le cerveau peut alors créer des structures nouvelles, "les structures imaginaires" (H. Laborit).

Il représente la conscience, la capacité symbolique (capacité de remplacer certaines choses par d'autres), le langage, base de la pensée abstraite. Seul le néo-cortex a cette capacité : c'est pour lui un moyen de gérer les autres cerveaux « plus anciens ».







Sources : Wikipedia, émissions d’Arte : Drogues et cerveau, octobre 2005.

http://acces.ens-lyon.fr/acces/ressources/neurosciences/phylogenie-et-evolution-des-systemes-nerveux/comprendre/le-cerveau-un-outil-de-phylogenie

http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/UVLibre/0001/bin27/c11.htm

http://lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_04/d_04_cr/d_04_cr_peu/d_04_cr_peu.html