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19-05-2011

Discussion entre Jean D’Ormesson et Michel Cassé

 

Unités de Planck

En physique, les unités de Planck sont un système d'unités de mesure, en référence à Max Planck, système qui est une définition préliminaire d’unités naturelles. Le système est uniquement défini à l’aide des constantes physiques fondamentales, et est « naturel » au sens où les valeurs de ces constantes deviennent 1 lorsqu’elles sont exprimées dans ce système. Les unités de Planck représentent probablement l'échelle naturelle d'une théorie hypothétique (non trouvée à ce jour) unifiant les deux théories fondamentales de la physique, relativité générale et mécanique quantique. Les unités de Planck sont souvent considérées pour plaisanter par les physiciens comme les «unités de Dieu». Elles éliminent l’arbitraire anthropocentrique du système d’unités (cf invariance d’échelle de la nature).

 

Le système est uniquement défini à l’aide des constantes physiques fondamentales suivantes :,constante gravitationnelle G, constante de Planck réduite h, vitesse de la lumière dans le vide c, constante de Boltzmann k,  permittivité du vide ε0.

 

Ces unités ont l’avantage de simplifier de nombreuses équations en physique, en supprimant des facteurs de conversion. Pour cette raison, elles sont très populaires dans les recherches en gravité quantique. Par exemple, la célèbre équation d’Einstein E = m.c² devient uniquement E = m, c’est-à-dire qu’un corps de masse 5000 unités de masse de Planck aura une énergie intrinsèque de 5000 unités d’énergie de Planck.

 

Cependant, les unités sont trop petites ou trop grandes pour être d’un usage courant, tant qu’elles ne sont pas ajustées à de grandes puissances de 10. Elles souffrent également d’incertitudes de mesure de certaines des constantes sur lesquelles elles sont basées, essentiellement la constante gravitationnelle G.

 

Valeurs approchées en Système International. Longueur de Planck (1.616 × 10-35 m). Masse de Planck (2.177 × 10-8 kg). Temps de Planck (5.391 × 10-44 s). Température de Planck (1.415 × 1032 K). Charge de Planck (1.875 × 10-18 C)

 

Interprétations :

Longueur de Planck = longueur minimale qu'il soit possible de mesurer de façon significative. Dans la théorie des supercordes, la longueur de Planck est définie comme étant le diamètre minimal d'une corde. Dans ce cas aucune longueur inférieure à la longueur de Planck n'a de sens physique.

 

Temps de Planck = temps qu'il faudrait à un photon dans le vide pour parcourir une distance égale à la longueur de Planck. Comme celle-ci est la plus petite longueur mesurable, et la vitesse de la lumière la plus grande vitesse possible, le temps de Planck est la plus petite mesure temporelle ayant une signification physique dans le cadre de nos théories présentes.

Rem : on a bien c=lP/tP = 1.616 × 10-35 / 5.391 × 10-44 = 300 000 km/s

En cosmologie, l'ère de Planck désigne la durée du temps de Planck (10-44 s) après le big bang. C’est la période de l'histoire de l'Univers au cours de laquelle les quatre interactions fondamentales (électromagnétisme, interaction faible, interaction forte et gravitation) étaient unifiées, c'est-à-dire qu'elles s'appliquaient en même temps, ce qui empêche de la décrire à l'aide de la relativité générale ni à l'aide de la physique quantique, puisque ces théories sont incomplètes et ne sont valables que quand la gravitation et les effets quantiques peuvent être étudiés séparément. De ce fait aucune valeur quantitative ne peut être calculée pendant l’ère de Planck. La fin de l’ère de Planck marque la séparation de la force de gravitation et des forces électronucléaires.

 

Température de Planck = La température de Planck peut être perçue comme la température la plus élevée qui ait un sens dans les théories physiques actuelles. A une extrémité de l'échelle des températures on aurait le zéro absolu (0 K) et de l'autre la température de Planck.

Comme toutes nos théories s'effondrent en deça du mur de Planck, cette température maximale correspondrait à la température de l'Univers au moment du big bang c'est-à-dire au temps de Planck.

 

 

Invariance d’échelle de la nature

D’après Duff (2002), si toutes les quantités physiques (la masse et les autres propriétés des particules) étaient exprimées en unités de Planck, ces quantités seraient des nombres sans dimension (une masse divisée par la masse de Planck, une longueur divisée par la longueur de Planck, etc.). Les seules quantités que nous mesurons finalement dans les expériences en physique ou par notre perception de la réalité sont des nombres sans dimension.

En effet, lorsqu’on mesure habituellement une longueur avec une règle on compte en fait les marques faites d’après un étalon ; autrement dit, on mesure la longueur relative à cette longueur de référence. Il en va de même pour les expériences en physique, où toutes les quantités physiques sont mesurées relativement à d’autres grandeurs physiques dimensionnées.

 

Si la vitesse de la lumière c était soudainement divisée par deux et changée en c/2, mais en gardant inchangées toutes les constantes adimensionnelles, alors la Longueur de Planck serait augmentée d’un rapport de √8 du point de vue de certains observateurs extérieurs non touchés par le changement. Mais comme la taille des atomes (approximativement le rayon de Bohr) est liée à la longueur de Planck par une constante sans dimension alors les atomes seraient plus gros (dans chaque dimension) par √8, chacun de nous serait plus grand de √8, et ainsi nos règles à mesurer seraient plus grandes (et plus épaisses, et plus larges) d’un rapport √8, et nous ne saurions rien de ce changement.

 

Le tic-tac de nos montres serait plus lent d’un rapport √32 (du point de vue de l’observateur extérieur non concerné par les changements), parce que le temps de Planck aurait augmenté de √32, mais nous ne verrions pas la différence. Cet observateur extérieur hypothétique pourrait constater que la lumière se déplace à la moitié de son ancienne vitesse (de même que toutes les vitesses), elle parcourrerait toujours 299 792 458 de nos nouveaux mètres par une de nos nouvelles secondes. Nous ne verrions aucune différence.

 

Ceci contredit conceptuellement George Gamow dans Monsieur Tompkins qui suppose que si une constante universelle comme c changeait, nous remarquerions facilement la différence. Nous devons maintenant lui demander : comment mesurerions-nous la différence si nos références de mesure changeaient de la même manière ?

 

Additivité des vitesses et limite de c

La vitesse de la lumière dans le vide n’est pas qu’une vitesse limite au sens conventionnel. Nous avons l’habitude d’additionner des vitesses, par exemple nous estimerons normal que deux voitures roulant à 60 kilomètres à l’heure en sens opposés se voient l’une et l’autre comme se rapprochant à une vitesse de 60 km/h + 60 km/h = 120 km/h. Et cette formule approchée est parfaitement légitime pour des vitesses de cet ordre.

 

Mais, lorsque l’une des vitesses est proche de celle de la lumière dans le vide, un tel calcul classique s’écarte trop des résultats observés ; en effet, dès la fin du XIXe siècle, diverses expériences (notamment, celle de Michelson) et observations laissaient apparaître une vitesse de la lumière dans le vide identique dans tous les repères inertiels.

 

Il se dégage que la nouvelle formule de composition comporte un terme correctif :

v tot = (v1 + v2)/(1 + v1.v2/c²)

Si v1 et v2 <<c alors on a bien v tot = v1 + v2

Si v1 et v2 = c alors v tot = c

Par exemple, deux vaisseaux spatiaux voyageant l’un vers l’autre à la vitesse de 0,8 c (par rapport à un troisième observateur), ne percevront pas une vitesse d’approche (ou vitesse relative) égale à 1,6 c mais seulement 0,98 c en réalité.

Ainsi, quelle que soit la vitesse à laquelle se déplace un objet par rapport à un autre, chacun mesurera la vitesse de l’impulsion lumineuse reçue comme ayant la même valeur : la vitesse de la lumière