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18-11-2010

Mycoplasmes et Chlamydia

Mycoplasmes

Les mycoplasmes (classe des Mollicutes) sont de très petits procaryotes : environ 0,3 µm alors que les bactéries classiques mesurent environ 1 µm. Ils sont dépourvus de paroi (coloration Gram négatif) et incapables de synthétiser le peptidoglycane. Ils possèdent un très petit génome (seulement 580 000 paires de bases pour Mycoplasma genitalium).

Ils vivent sur ou dans les cellules de l'hôte mais ne sont pas des parasites intracellulaires obligatoires comme les chlamydias. Ils peuvent donc être cultivés sur milieu inerte même s’ils exigent des milieux complexes enrichis.


La famille des Mycoplasmes comprend deux genres : le genre Mycoplasma (plus de 100 espèces) et le genre Ureaplasma (6 espèces connues). M. hominis, U. urealyticum sont des commensaux des voies génitales cad présents naturellement dans la flore génitale. C’est un déséquilibre de la flore qui peut provoquer des infections urinaires.


Les mycoplasmes possèdent les enzymes nécessaires à la synthèse de leurs métabolites. Ils peuvent dégrader une grande variété de sucres et d’acides aminés. Leur métabolisme utilise des glucides ou de l’arginine pour le cas de Mycoplasma, et de l’urée pour le cas d’Ureaplasma.


Ce sont des micro-organismes polymorphes (sphérique, hélicoïdal en tire-bouchon, ou ramifié). Ils sont généralement immobiles, mais certaines espèces peuvent se déplacer par «glissement». Parce qu'ils n'ont pas de paroi les β-lactamines sont inefficaces. L’absence de paroi leur confère une sensibilité osmotique.


Pour maintenir leur mode de vie parasitaire les mollicutes ont développé des mécanismes sophistiqués de colonisation de leurs hôtes et de résistance au système immunitaire de leur hôte (variations antigéniques par ex).


Les mycoplasmes sont-ils des descendants d’une bactérie ancestrale qui aurait existé avant le développement du peptidoglycane, ou ne seraient-ils que des formes dégénérées d’eubactéries qui auraient perdu leur paroi ?

L'hypothèse retenue actuellement d'après l'étude des séquences d'ARN ribosomique 16S est qu'au contraire les mycoplasmes sont des formes très évoluées et récentes, dérivées de bactéries à Gram positif.

Les mycoplasmes auraient évolué à partir de ces ancêtres (certainement du genre Clostridium) par un processus comprenant des réductions successives de la taille du génome et une perte de la paroi. Mycoplasma, en perdant de nombreux gènes qui lui sont devenus inutiles, est peut-être le plus petit organisme bactérien capable de se répliquer dans la nature. Les genres possédant les plus petit génome sont considérées comme phylogénétiquement les plus "récentes" parmi les mollicutes.



Chlamydias

Les chlamydias (ordre des Chlamydiales) sont des petites bactéries (0,3 µm comme les mycoplasmes).

Ce sont des parasites intracellulaires obligatoires : tout comme les rickettsies elles ne peuvent survivre en dehors d'une cellule hôte. Les chlamydias ne peuvent donc pas être cultivées sur milieu inerte (gélose, bouillon), elles doivent être cultivées sur des cellules eucaryotes. Les chlamydias parviennent à survivre dans les phagosomes cytoplasmiques de la cellule parasitée car elles inhibent le complexe de fusion phagosome-lysosome, et sont donc à l’abri de l’action lytique des lysosomes.

Rem : les rickettsies parviennent en plus à lyser le phagosome pour se retrouver libres dans le cytoplasme (havre de paix pour quiconque y parvient : nutriments disponibles, pas de fusion possible avec les lysosomes...).


Les Chlamydia sont incapables de synthétiser leur propre ATP et utilisent celui de la cellule eucaryote qu'elles parasitent. Elles sont également dotées de petits génomes (900 gènes codant 500 protéines).


Leur cycle de développement est particulier. Deux formes se succèdent :

* Corps élémentaire : sphérique ou ovale de petite taille. Le nucléoïde est très dense et se trouve à la périphérie du cytoplasme. Ils sont dotés d'une paroi très épaisse (proche de celle des bactéries à Gram négatif). Leur métabolisme est inactif. C'est la forme infectieuse.

* Corps réticulé : de grande taille et dépourvu de paroi rigide. Le nucléoïde est relâché dans le cytoplasme et le métabolisme est actif. C'est la forme réplicative.




Traitement antibiotique par macrolides

Les macrolides sont des molécules à propriétés antibiotiques, qui ont des macrocycles souvent associés à des sucres neutres ou aminés. La principale caractéristique pharmacocinétique des macrolides est leur accumulation intracellulaire, particulièrement marquée pour l'azithromycine, ce qui en fait des médicaments de choix dans le traitement des infections intracellulaires.


Mécanisme d'action : les macrolides empêchent l'élongation de la chaîne peptidique en se fixant à la sous-unité 50S des ribosomes bactériens (donc blocage de la traduction par encombrement stérique).


Les macrolides sont métabolisés au niveau du foie et éliminés par voie hépatique.